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CHAPITRE 22 : SUZANNE

L'Empire de Cendres Space Pickle 18618Words 2024-03-27 13:55

  Parcourir le complexe fit remonter en Suzanne des souvenirs brumeux. Une partie d`elle avait l`air conna顃re chaque recoin, chaque salle, chaque cam閞a de s閏urit� aujourd`hui endormi � jamais. Sans les directives de Byte et malgr� le retour du r閟eau interne, il lui fut tout aussi facile de se rep閞er.

  Sur le chemin, le d閜artement de recherche 閠ait leur prochaine 閠ape. Toutefois, quelque chose clochait. Suzanne ignorait pourquoi, mais sa vision actuelle du complexe ne semblait pas en phase avec ses souvenirs. Elle se demanda si cette ambiance lugubre pouvait travestir � ce point ses r閙iniscences.

  Le pas lourd de l`armure d`Erol retentissait derri鑢e elle. L`arch閛logue avait pris du retard, pr閒閞ant refermer dans l`ombre chacun des sas de s閏urit� avec l`aide de la force surhumaine que lui donnait son exosquelette coupl� � son bras bionique.

  � Nous sommes tout pr鑣 �, lui indiqua-t-il en pointant du doigt une orientation imaginaire, signe qu`il ne s`閠ait pas encore habitu� � la pr閟ence de son assistant informatique.

  Une fl鑓he verte mentionnait aussi � Suzanne la direction d`un couloir en forme de � U � sur le plan qu`affichait son interface personnelle.

  Ce dernier avait de plus en plus de difficult閟 � s`actualiser. Les ennuis avaient commenc� quand le r閟eau interne avait 閠� remis en marche. C`閠ait comme si quelque chose pompait tous ses flux entrants et sortants. Mais il lui 閠ait cependant impossible d`en conna顃re l`origine.

  Fort heureusement, le voyage touchait visiblement � sa fin. Remonter, si jamais ils le pouvaient, serait n閍nmoins une autre paire de manches. Elle pr閒閞a garder cette partie du sc閚ario pour plus tard.

  Toujours aussi excit� par les 関閚ements et cette phase d`exploration qui n`en finissait pas, l`arch閛logue prit les devants. Sans 閏onomie de ressources, il 関entra le sas de s閏urit� terminant ce couloir puis invita Suzanne � p閚閠rer dans ce que composait le cSur n関ralgique du complexe.

  Le monorail souterrain de la Lionheardt se dressait devant eux comme le squelette de Jormugandr, la b阾e fabuleuse de la mythologie viking. Il dominait un gouffre de m閠al qui se perdait dans les entrailles de la Terre. La suite du chemin se trouvait de l`autre c魌�, � pr鑣 d`un kilom鑤re.

  Erol siffla et l`閏ho lui r閜ondit.

  � Comment allons-nous traverser cet aller simple pour les ab頼es ? �

  Suzanne d閚icha rapidement un pod de transport. Longtemps ils essay鑢ent de le remettre en marche, mais sa batterie refusa de revenir � la vie. � en voir la d閟illusion qu`affichait son visage, l`arch閛logue aurait visiblement donn� son autre bras organique pour piloter l`un de ses engins.

  � Nous allons y aller � pied, proposa Suzanne en s`approchant du rail de m閠al.

  — Jamais de la vie. M阭e en abandonnant la cuirasse. La voie fait � peine une paume d`閜aisseur et puis& �

  Le monorail pr閟entait de quoi faire fr閙ir le plus audacieux des pilleurs de tombe mille ans plus tard. Elle avait cependant une id閑 derri鑢e la t阾e.

  � Tu peux garder ton armure. Les bottes sont magn閠iques.

  — Et pour la t阾e en bas ? � couina Erol maintenant blanc comme un linge.

  Leurs acrobaties le long des rails souterrains prirent plus de temps que pr関u. � plusieurs reprises, l`arch閛logue avait 閠� oblig� de s`arr阾er, la t阾e pendue dans le vide, pr阾 � vomir.

  � Une passerelle& c`閠ait trop simple une passerelle ? � maugr閍 son compagnon en prenant position d`une jambe tremblante sur l`un des 閏hangeurs.

  Cela leur permit de faire une courte pause. Malgr� l`urgence, la vue avait 閠� cependant des plus appr閏iables. Suzanne en profita pour d閏rire � Erol les superstructures alv閛laires, qu`ils pouvaient apercevoir le long des murs, comme des fermes g閍ntes.

  L� dormaient maintenant pour l`閠ernit� des Cr閐iteurs incarc閞閟 dans des 閠uves. Avec d間o鹴, elle lui avoua que l`esprit de ces pauvres gens fournissait la m閙oire informatique pour les serveurs de la Lionheardt. C`閠ait, semble-t-il, une pratique courante quand on ne pouvait plus payer ses dettes. � pr閟ent, la ruche n`閠ait qu`un mausol閑 macabre baign� dans la p閚ombre.

  Las de d閠ails morbides, Erol se remit en marche et ils purent atteindre la plate-forme oppos閑. Malheureusement, cette derni鑢e offrait un spectacle tout aussi lugubre. Une partie de l`閙eute avait vraisemblablement 閏lat� ici avant que le complexe ne soit confin� par la folie suppos閑 de Lionheardt.

  Des corps s閏h閟, d閏hir閟 par des balles de gros calibres, jonchaient le sol. Au milieu des cadavres, de gigantesques robots scarab閑s reposaient, vid閟 de leurs batteries.

  � Des Sentinelles V1, lui expliqua Suzanne en posant pied sur la plate-forme. Plus petites que notre ch鑢e Jinko, mais si elles marchaient encore, nous serions morts.

  — Charmant, commen鏰 Erol en effleurant le blindage de l`un des monstres d`acier. 蓆range que nous ne les croisions que maintenant.

  — Les Sentinelles fonctionnelles n`閠aient en activit� qu`au cSur du complexe. C`閠aient des dro飀es de combat parfaitement ill間aux. Mais les grosses corporations comme la Lionheardt ne se pr閛ccupaient pas de ce genre de d閠ails. �

  S`abaissant au niveau des corps, Suzanne examina les lambeaux de blouses blanches et les badges de s閏urit� en plastique des employ閟 du d閜artement de recherche. Une subtilit� de plus dont ne s`embarrassait pas la Lionheardt Corporation.

  � Elles 閠aient toutes comme 鏰 ? demanda Erol en prenant la direction des portes d`acier qui concluaient le ponton.

  — Qui donc ?

  — Les corporations.

  — La vie humaine n`avait que peu de valeur en 2099. Tout 閠ait jetable et rempla鏰ble �, lui r閜ondit Suzanne apr鑣 l`avoir rejoint.

  Les portes d`acc鑣 au d閜artement de recherche 閠aient encore plus impressionnantes que dans ses souvenirs. Celles-ci mesuraient dans les dix m鑤res de haut et 閠aient dans un alliage si dur que lorsqu`Erol le toucha de la pointe de son 閜閑, le son se perdit dans la mati鑢e elle-m阭e.

  Face � une si hallucinante protection, ils n`avaient aucune chance de passer par la force.

  � Et maintenant ? � demanda Erol en s`appuyant contre la surface noire immacul閑 des battants.

  Suzanne n`eut pas le temps lui r閜ondre, car il bascula en arri鑢e. Apr鑣 un d閏lic qui parcourra l`embrasure, les 閚ormes volets d`acier s`entreb鈏ll鑢ent dans un long r鈒e d`agonie. Ce fut cependant leur derni鑢e danse puisque lorsque la porte se trouva totalement ouverte, les gonds s`affaiss鑢ent et les deux plaques de fer s`ancr鑢ent dans la poussi鑢e dans un 閝uilibre pr閏aire.

  Dos au sol, Erol jura comme il en avait l`habitude. Suzanne l`aida � se relever malgr� le poids de l`armure. Puis, tous deux parvinrent � se mettre � l`abri dans un vestibule sombre.

  � Laisse-moi deviner& elles 閠aient ouvertes ? demanda-t-il en reprenant son souffle.

  — Non. J`ai entendu le m閏anisme de s閏urit�. Tu as d� appuyer sur quelque chose ou bien&

  — Ou bien ceux qui maraudent dans le complexe& �

  Instinctivement, ils baiss鑢ent d`un ton.

  � Pourquoi auraient-ils ouvert ? Je pense � une fausse manipulation de leur part, poursuivit Suzanne en l`imitant.

  — Possible. Tu crois qu`ils ont d閖� atteint le centre de recherche ? Ou pire, le centre de commande !

  — Une autre entr閑 ? C`est fort envisageable. Nous avons perdu plus de temps que pr関u avec le monorail. �

  Le couloir qui se trouvait devant eux 閠ait faiblement 閏lair�. La jeune femme d閏ompta plusieurs bureaux. Sur le sol, des papiers se m閘angeaient aux d閠ritus abandonn閟. Les lieux 閠aient d閟erts. Il n`y avait encore aucune trace de leurs potentiels poursuivants.

  Erol et Suzanne remont鑢ent discr鑤ement le couloir principal. L� gisaient diff閞entes Sentinelles perfor閑s de toute part. Ces derni鑢es avaient d� se frotter � quelque chose de beaucoup plus arm� qu`elles. Deux d`entre elles reposaient sur les d閏ombres d`une nouvelle porte d`acier. Elles avaient 閠� pulv閞is閑s par une charge explosive.

  Prenant les devants, la jeune femme arriva pr鑣 d`un cadavre momifi� de ce qui apparut comme un soldat. Il avait une combinaison semblable � celle de la s閏urit�, mais 閠ait affubl� d`un exosquelette lui recouvrant le torse et les 閜aules. Lui aussi avait 閠� cribl� de chevrotines de la taille de balles de golf. Elle remarqua qu`il lui manquait une grande partie du cr鈔e. Elle reconnut Martins. Le chef de la s閏urit�.

  � Je connaissais cet homme, Erol. C`閠ait un ami. �

  La main de l`arch閛logue se posa sur son 閜aule.

  � C`閠ait un soldat. Je ne sais pas ce qui se trouvait derri鑢e cette porte, mais il a d� lui donner du fil � retordre, la r閏onforta gauchement son compagnon.Stolen content warning: this content belongs on Royal Road. Report any occurrences.

  — Thomas Lionheardt se trouvait derri鑢e cette porte. �

  Suzanne p閚閠ra dans le hall de commande de la Nouvelle Aube comme elle l`avait fait mille ans auparavant. Comme dans ses visions, la pi鑓e 閠ait d閙esur閑 et 閠rangement similaire au sous-sol de Byte. Sur leur droite se tenaient toujours des dizaines voire une centaine d`閏rans de tailles variables. En dessous, la console qu`elle avait explos閑 dormait sous les d閎ris.

  Le bureau de Lionheardt, au centre de la salle, n`閠ait plus qu`un amas de verre bris� entour� des deux scarab閑s Sentinelles V2. De sa position, Suzanne ne vit que le dossier d`une chaise. Au-dessus tr鬾ait, telle une couronne, un enchev阾rement de c鈈les et de tubes d`acier. Cela ressemblait � un dispositif de plongeon. Suzanne s`en approcha quand r閟onna derri鑢e lui la voix d`Erol.

  Il pointait du doigt une zone qu`elle d間agea de la poussi鑢e. Une tra頽閑 marron se dessinait. Apr鑣 examen, elle menait � l`un des bureaux � droite des portes, dans le couloir du centre de recherche adjacent.

  La porte de plexiglas renforc� c閐a facilement et ils purent p閚閠rer dans un grand cabinet en forme d`un prisme octogonal surplombant le vide. Malgr� la poussi鑢e, tout 閠ait implacablement rang�. Chaque stylo, chaque dossier 閠ait � sa place entre les bibelots et les cadres photo-vid閛s. Seul le cadavre au pied du bureau pouvait faire tache au tableau.

  Apr鑣 analyse, l`individu s`閠ait tra頽� du bureau de Thomas jusqu`ici. Prise de doute, Suzanne retourna la momie, paniqu閑 � l`id閑 d`apercevoir le visage de l`ancien ma顃re des lieux. Mais il n`en fut rien.

  � C`est le corps d`une femme. Une petite brune. Sa secr閠aire ? demanda Erol.

  — Il n`y avait plus de secr閠aire, Erol. Que des IA. �

  Suzanne examina la d閜ouille de la malheureuse. Elle 閠ait en bien meilleur 閠at que celui les ex閏ut閟 du ponton, ou Martins. Sa blouse blanche 閠ait macul閑 de sang. Un projectile l`avait frapp閑 un peu au-dessous du cSur, l� o� se trouvait son badge aujourd`hui disparu.

  � Plut魌 bien conserv閑. Le sas 閠ant ferm�, 鏰 a aid�. Elle devait vouloir acc閐er au terminal. Le clavier tactile est recouvert de sang s閏h�, dit Erol.

  — Laisse-moi voir. Si c`est une identification de la Lionheardt, je devrai y avoir acc鑣. �

  Une main de glace avait saisi les entrailles de Suzanne. Elle avait un horrible pressentiment.

  Son implant avait repris son activit� normale, mais ne fut finalement pas reconnu par l`ordinateur. Elle se demanda si les d閠ecteurs 閠aient trop ab頼閟 et souffla sur le petit senseur pour r閕t閞er l`op閞ation. Celui-ci s`embrasa de rouge. L`acc鑣 lui 閠ait toujours refus�.

  Suzanne attrapa le cadavre et le souleva comme si celui-ci ne pesait rien. Elle positionna le cr鈔e dess閏h� en face de l`appareil de d閠ection. Tout d`un coup, le panneau s`illumina de vert et les 閏rans du moniteur s`allum鑢ent sous le regard stup閒ait d`Erol.

  L`ordinateur, apr鑣 un court processus de red閙arrage, afficha toutes les informations qu`il y avait � savoir concernant la personne qui en demandait l`acc鑣.

  Suzanne resta fig閑 et l鈉ha le cadavre tandis qu`apparaissait face � elle son propre visage ainsi que tous les renseignements li閟 � son identit�. Il y avait son nom en toutes lettres : Suzanne Courtois. Mais aussi sa date de naissance et son cursus universitaire ainsi que professionnel. Enfin, sur la droite de son visage en trois dimensions scintillait un label en lettre rouge : d閏閐閑.

  � D閏閐閑 ? Qu`est-ce que 鏰 veut dire ? � poursuivit Erol qui avait rattrap� au vol le cadavre.

  Pendant ce temps, l`閏ran clignota et indiqua un nouveau red閙arrage de l`ordinateur pour une mise � jour.

  Suzanne ne sut d`abord quoi r閜ondre.

  Ces informations avaient 閠� extraites de l`implant. Mon implant ? pensa-t-elle avant de sentir les larmes lui monter aux yeux. Non celui du corps&

  Elle s`empara de nouveau de la d閜ouille dess閏h閑 de la jeune femme. Elle tenait dans ses bras une Suzanne Courtois.

  � Pourquoi diable, est-ce que je poss鑔e la carcasse et les souvenirs d`une morte ? hurla Suzanne, tambourinant ses points sur la console.

   — Attends ! intervint Erol. Regarde le terminal remarche. De l� peut-阾re que tu peux acc閐er � quelque chose. �

  Le bureau virtuel de l`ordinateur 閠ait apparu. Le fond d`閏ran repr閟entait une photo de Suzanne et d`autres chercheurs. Le menu principal poss閐ait plusieurs sous-dossiers. Suzanne ouvrit celui qui 閠ait le plus r閏ent. Il portait le nom d`Homo_Novus, mais il 閠ait prot間� par un mot de passe.

  � Des id閑s ? � Demanda Erol.

  Elle fit plusieurs essais.

  Tom. Lionheardt. Harvard. Lee. Costume_jaune&

  Mais ne rien ne fonctionnait.

  Alpha_Centauri ?

  Le fichier s`閘argit, mais l`閏ran se figea. Des lignes de codes remplac鑢ent le d閠ail des r閜ertoires comme si l`ordinateur red閙arrait puis il se figea de nouveau. Les enceintes 閙irent un gr閟illement.

  � Vous n`阾es pas Suzanne ! fit remarquer une voix synth閠ique provenant des enceintes. Pourtant vous lui ressemblez comme deux gouttes d`eau. �

  Suzanne pr閒閞a tenir sa position. Jusqu`� preuve factuelle du contraire, elle restait Suzanne Courtois :

  � Si ! Je suis Suzanne.

  — Non. Vous ne l`阾es pas. �

   La voix 閠ait modifi閑, mais elle crut reconna顃re un timbre familier. Il y avait quelque chose dans son intonation qui lui fit remonter des souvenirs d`une 閜oque r関olue.

  Celle-ci ria. C`閠ait un rire froid et m閏anique.

  � Suzanne est morte. Vous 阾es le r閟ultat 031193.

  — Qu`阾es-vous ? insista Erol en posant ses mains sur ses 閜aules.

  — Et vous, qui 阾es-vous ? � Demanda l`IA.

  Suzanne n`en pouvait plus de jouer � ce jeu. Elle avait d閖� saisi le clavier quand son implant lui indiqua que le r閟eau interne avait 閠� reconnect� avec l`ext閞ieur.

  Aussit魌, ils furent interrompus par une voix robotique aigu�. Sur le c魌� de la console se mod閘isa un hologramme humano飀e en trois dimensions.

  � R閜ondez-moi ! Vous m`entendez ? Ah ! C`est bon. �

  Le cyborg parlait tr鑣 vite, elle semblait paniqu閑.

  � Hey ? Il y a quelqu`un ? �

  Suzanne et Erol sursaut鑢ent. C`閠ait la voix de Byte � travers les haut-parleurs de l`armure. Cette fois-ci, elle ne contactait pas Suzanne directement au moyen de son implant.

  � Byte ! Tu es en ligne !

  — Oui et mauvaise nouvelle. Maev a p閚閠r� dans le complexe et le syst鑝e vient d`阾re r閠abli. J`en ai profit� pour y entrer il y a quelques minutes, mais cela signifie que Thomas Lionheardt aussi.

  — Tu es s鹯e ?

  — J`ai d閠ect� son activit�, expliqua Byte. J`ai aussi r閏up閞� des quantit閟 閚ormes d`informations sur les Josias et le projet Nouvelle Aube. Certaines vous concernent et&

  — Nous n`avons pas beaucoup de temps avant que les Paladins ne r閍ctivent le missile �, la coupa Suzanne.

  Des larmes coul鑢ent sur ses joues blanches.

  � Suzanne ? Tout va bien ? � demanda Byte.

  Elle d間lutit.

  Comment pourrais-je aller bien ? Cela n`a aucun sens.

  La jeune femme jeta un regard sur le cadavre s閏h� de ce qui fut autrefois Suzanne Courtois et selon la base de donn閑s, professeure en chef du d閜artement de bio-engineering de la Lionheardt Corporation

  � Une maudite IA vient de nous apprendre qu`elle n`est pas Suzanne ou je ne sais quoi. Mais on ne va pas croire ses salades, si ? � intervint Erol.

  Byte resta silencieuse.

  � Cela a-t-il un lien avec un programme intitul� Homo Novus ? � Demanda la technomancienne.

  Suzanne et Erol acquiesc鑢ent. Puis ce fut le silence. Quand Byte reprit la parole, sa voix tremblait :

  � Tu es s鹯e de vouloir entendre 鏰 ? �

  Suzanne r閜ondit � l`affirmative. Byte soupira.

  � Homo Novus est le nom d`un programme de clonage ultra sophistiqu閑. �

  Elle fit une pause.

  � Les rapports que j`ai sous les yeux indiquent que les sujets ont comme origine Suzanne D. Courtois et Thomas S. Lionheardt. �

  Sur l`閏ran de l`ordinateur s`affichaient les portraits des deux chercheurs. Des tableurs faisaient d閒iler des chiffres et des symboles traduisant leur g閚ome respectif.

  � Ils ont fait l`objet de deux axes de d関eloppement majeurs au sein des secteurs exceptionnellement conjoints de bio-engineering et d`intelligence artificielle.

  — Je comprends ces mots, mais pas le reste& ironisa Erol.

  — Sous la direction de Madame Courtois, des clones ont vu le jour dans des gelotubes et 閠aient conserv閟 par sommeil artificiel. Les clones f閙inins � son effigie 閠aient, entre autres, dot閟 d`une force sup閞ieure aux humains classiques et d`une disposition � l`autor間閚閞ation. �

  Plusieurs dossiers s`ouvrirent simultan閙ent. Parmi eux, des images de corps 関entr閟 depuis lesquels sortaient des c鈈les reli閟 � des machines. Il y avait aussi un vid閛 de cadavres 閏orch閟 � la peau blanche, baignant dans des cuves de liquide bleu. Ce dernier 閠ait semblable au sang 閠range qui avait reconstitu� sa main.

  � C`閠aient des 阾res synth閠iques, mais organiques nanoaugment閟 �, conclut la jeune femme � la lecture des autres fichiers.

  Suzanne buvait les paroles de la technomancienne. Les 関閚ements des lacs d`acide s`expliquaient d閟ormais. Mais cela ne pr閏isait pas pourquoi elle poss閐ait les souvenirs de Suzanne. Des clones n`閠aient pas cens閟 avoir cette facult�.

  � C`est insens�& Suzanne est un clone ? Un clone de Suzanne ? Qui est morte. � commenta Erol � ses c魌閟.

   La voix de Byte gr閟illa.

  � Le reste est profond閙ent encod�. Il faut un niveau d`acc鑣 titanesque que seules trois personnes d閠iennent : Suzanne Courtois, Tom Lionheardt et un autre type, du nom de Pierre-Marie Kant�. 莂 ne te dit rien ? Je n`ai encore aucune information sur cet humain. �

  La voix de Byte 閠ait tr鑣 faible. Son hologramme avait disparu et l`閏ran de l`ordinateur se teintait d閟ormais d`un fond mauve immobile. Les enceintes ne produisaient plus de gr閟illements.

  Puis le contact fut rompu.

  � Non ! Non, non, non ! hurla Suzanne, en frappant le bureau de verre.

  — Regarde mon poignet ! � l`interrompit Erol.

  Sur le poignet de l`arch閛logue, le module de suivi de l`armure clignotait en orange. Un message en lettre jaune s`affichait � intervalle r間ulier.

  � C`est une alerte, commenta son possesseur. L`Inquisition est& Suzanne ? �

  Suzanne ne s`en pr閛ccupa g鑢e. Elle avait saisi le moniteur et avant qu`Erol ne puisse r閍gir, elle envoya la totalit� des 閝uipements 閘ectroniques du bureau � travers � pi鑓e. Dans un fracas, le terminal brisa le mur de verre et tomba dans l`ab頼e. Enfin elle disparut dans le couloir menant au bureau de Thomas Lionheardt.

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