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CHAPITRE 7 : EROL

L'Empire de Cendres Space Pickle 21024Words 2024-03-27 13:54

  Erol avait d閖� atteint les marches de pierre in間ales de l`escalier menant � l`Universit�. Il y fl鈔ait habituellement les 閠udiants � l`ombre des saules, mais, ce jour-l�, il ne vit pas 鈓e qui vive.

  Toujours sur le quai, Octave titubait. Son front 閠ait perl� de sueur. Il s`effondra presque sur la jeune femme et Erol fut surpris de d閏ouvrir que cette derni鑢e poss閐ait suffisamment de force pour le soutenir.

  � Tout va bien, Octave ? � demanda Erol inquiet, la blessure au dos de son 閠udiant de nouveau en m閙oire.

  Il le vit discuter furtivement avec Suzanne avant que celui-ci ne lui fasse un signe rassurant de la main. Sans plus attendre, l`arch閛logue commen鏰 l`ascension des escaliers quand r閟onna une nouvelle explosion derri鑢e les arbres. � en juger par l`閏ho, celle-ci devait provenir des dortoirs situ閟 � la base de l`ancienne 閜ave.

  C`est � mi-chemin qu`apparurent les premi鑢es traces de lutte. Des livres ab頼閟 jonchaient le sol et des taches de sang menaient aux portes de fer ajout閑s � l`antique b鈚iment de guerre. Celles-ci 閠aient inhabituellement entrouvertes.

  Suzanne et Octave le rejoignirent alors qu`il 閠ait d閖� � l`int閞ieur. Erol jeta ensuite plusieurs regards inquiets � la jeune femme. La situation 閠ait plus dangereuse que pr関u.

  Que s`閠ait-il donc pass� ici dans les derni鑢es vingt-quatre heures ? pensa-t-il en caressant sa lame du bout des doigts. La cit� de Renaissance n`avait pas l`air d`avoir subi d`attaque !

  Une fois les portes franchies, Erol et ses deux compagnons sur les talons d閎ouch鑢ent dans un lumineux couloir de verre et de bois. Un nombre incalculable de miroirs recouvrait les galeries. Cette organisation ing閚ieuse avait pour objectif de faire p閚閠rer des halos solaires au plus profond de l`閐ifice. De ce fait, les 閞udits et leurs 閠udiants pouvaient se passer au maximum des dangereuses bougies ou des 閝uipements 閘ectriques gourmands en 閚ergie.

  L`arch閛logue avan鏰it d閟ormais � pas soutenu et atteint en quelques minutes la grande biblioth鑡ue de l`Universit�. Le rep鑢e d`Octave avait 閠� construit � la place de l`ancienne salle des machines. Son immense d鬽e de verre, rempla鏰nt les grilles de ventilation, abritait un curieux m閘ange de jardins et d`閠ag鑢es poussi閞euses.

  Quand il avait p閚閠r� pour la premi鑢e fois au sein de cette cath閐rale du savoir sauv� de l`an閍ntissement au fil des si鑓les, il avait surtout 閠� surpris de ne plus fouler un sol en pierre polie, mais une ravissante pelouse d`un vert 閏latant.

  Se retournant vers Suzanne, Erol s`aper鐄t que ce sentiment 閠ait partag�. Son sourire disparut cependant quand il percuta une vieille dame au dos tordu.

  � Puis-je vous aider ? croassa cette derni鑢e d`une voix grin鏰nte.

  — Que se passe-t-il ? � demanda alors Erol en sursautant, avant de reconna顃re la biblioth閏aire.

  Des mains fatigu閑s ajust鑢ent sur son nez plat une improbable paire de binocles rouge vif. Les verres, aussi 閜ais que la base d`un vitrail mill閚aire, refl閠aient les rayons du soleil avec la m阭e puissance que les miroirs recouvrant les murs.

  � Mon gar鏾n ! Vous, � l`arch閛logie, vous avez vraiment des dynasties de retard ! Ce qui expliquerait beaucoup de choses d`ailleurs& commen鏰-t-elle avant de se perdre dans ses propres pens閑s.

  — Qu`est-ce qui se passe ici ? � insista Suzanne face � l`esprit 関asif de la vieille dame.

  Elle partageait aussi son inqui閠ude.

  La biblioth閏aire jeta des regards furtifs entre les rang閑s d`閠ag鑢es. Il n`y avait personne. Pourtant, elle les attira � l`閏art, derri鑢e les pupitres en bois d`une salle de lecture encombr閑 de livres � la reliure de cuir et de tablettes de d閏odage informatiques.

  � Marian ! chuchota-t-elle. Ils sont venus arr阾er Ma顃re Marian ! �

  Puis elle agrippa Erol par son 閏harpe.

  � Il ne faut pas que vous tra頽iez par ici, ils mettent tout � sac !

  — Mais qui donc ? � s`impatientait Erol.

  Quand la biblioth閏aire rel鈉ha enfin son 閠reinte, elle jeta de nouveau plusieurs coups d`Sil par-dessus son 閜aule. Elle reprit ensuite, toujours � voix basse :

  � L`inquisition. Elle est l� depuis hier soir ! �

  Erol sentit son estomac se nouer.

  � Personne ne vous a donc pr関enu ? poursuivit-elle. La Fondation ne sait encore rien de tout cela ? �

  Il fulmina.

  � La chasse � l`Ancien 耮e a finalement atteint l`Universit�.

  — C`est une catastrophe ! � ench閞it Octave entre deux quintes de toux.

  L`arch閛logue s`aper鐄t que son 閘鑦e 閠ait de plus en plus mal en point. Suzanne, elle, semblait avoir compris que l`heure 閠ait grave.

  � Qu`ont-ils fait de Marian ? Et des autres ? � demanda Erol en criant presque.

  La biblioth閏aire le rassura cependant. Marian avait pu fuir � temps de l`Universit�. Les diff閞ents 閞udits et 閠udiants avaient n閍nmoins 閠� arr阾閟. Ils 閠aient retenus quelque part sur le campus.

  � Et vous, que faites-vous encore ici ?

  — Ils ont besoin de moi pour archiver ce qu`ils emportent dans leur bastion � l`Ouest. Je pensais que l`Inquisition avait pour habitude de tout br鹟er ! Je ne comprends pas& � pleura la pauvre femme.

  Erol, lui, commen鏰it � agencer les pi鑓es du puzzle. L`Inquisition ne poursuivait pas ici sa chasse vengeresse. Elle 閠ait bel et bien venue piller l`Universit� � l`aide des sections sp閏iales dont parlait le P鑢e Flumine.

  Il n`en croyait cependant pas ses oreilles. Ils avaient brav� mille dangers pour se mettre en s閏urit� pr鑣 de la Fondation pour finalement se jeter dans la gueule du loup.

  � Vous 阾es peut-阾re le dernier arch閛logue encore en libert� Erol �, reprit la vieille dame.

  Elle essuyait ses larmes avec un mouchoir trouv� sur un bureau.

  � Votre soif du terrain et votre d閐ain pour notre ravissante biblioth鑡ue vous ont, apr鑣 tout, rendu gr鈉e.

  — Erol ? � intervint Suzanne.

  Elle 閠ait � genou pr鑣 d`Octave. Accoud� � l`une des tables de lecture, son disciple semblait tr鑣 mal en point.

  � Sa blessure au dos& grommela Erol inquiet.

  — Je m`occupe du jeune gar鏾n, s`interposa leur interlocutrice. Quittez les lieux par le Jardin des Curiosit閟 V間閠ales. Ces brutes sont trop pr閛ccup閑s � fouiller la r閟erve et les terminaux s閏uris閟.

  — Je me refuse � vous faire courir un tel risque !

  — Mes livres ne vous ont pas 閠� utiles, alors laissez ma vieille carcasse l`阾re au moins une fois dans votre vie, plaisanta-t-elle.

  — Il faut que quelqu`un pr関ienne votre Fondation ou une quelconque force de police, Erol, argumenta Suzanne qui surveillait maintenant la biblioth鑡ue par les murs vitr閟 de la salle.

  — Rejoignez la porte sud du clos, pr鑣 de la parcelle aux Mange-doigts. Pr閟entement ! �

  D閖�, elle se d閎arrassait de la sacoche de son 閘鑦e ainsi que des autres indices pouvant trahir son affiliation aux 閞udits.

  La remerciant une derni鑢e fois, Erol et Suzanne prirent la direction de l`aile sud de l`ancienne forteresse afin de rallier le dangereux Jardin des Curiosit閟. Ils travers鑢ent � grandes enjamb閑s le d閜artement de biologie puis les serres de la division botanique et atteignirent enfin la terrasse de la caf閠閞ia.

  Plus puissants qu`� leur habitude, les rayons du soleil l`aveugl鑢ent. Suzanne avait aussi d� manquer de se br鹟er les r閠ines. Tous deux ne voyaient plus.

  On lui 閠reignit le bras. Mais la poigne d`acier appartenait � un homme. Les figures sombres retrouv鑢ent leurs couleurs originales alors que ses yeux s`habituaient � la lumi鑢e du jour. Il se tenait d閟ormais devant lui deux brutes arm閑s qui leur barraient le passage.

  L`un d`entre eux maintenait la jeune femme. Le second l`avait rel鈉h� et le mena鏰it maintenant de son couperet. Il fixa d`un air accusateur les deux fugitifs tout en portant sa main gauche � un sifflet en cuivre qui pendait � son cou.

  Les deux hommes d`armes ne poss閐aient aucun uniforme. Pourtant leur appartenance � l`Inquisition ne faisait aucun doute. Ce n`閠ait pas l� le tabard r間lementaire des gardes de la Cit�.

  Erol d間aina son 閜閑 et fit virevolter sa lame par-dessus la t阾e des deux individus. Ces derniers s`閏art鑢ent par r閒lexe et tr閎uch鑢ent stupidement contre les tables et les chaises. Suzanne en profita pour mettre au sol son agresseur, qui g閙it de douleur. L`arch閛logue fut surpris par la force que poss閐ait la jeune femme.

  Lorsqu`ils 閏hang鑢ent un regard, il vu cependant qu`elle 閠ait au bord de l`閜uisement. Sa respiration 閠ait saccad閑 et elle peinait grandement � garder le rythme derri鑢e lui tandis qu`ils travers鑢ent le petit labyrinthe de buis. Ils parvinrent enfin difficilement aux jardins quand retentirent d`incessants coups de sifflet. La chasse 閠ait lanc閑.

  � Nous allons rejoindre la porte sud par la parcelle des cam閘ias. Nous y serons � l`abri des regards indiscrets.

  — Ne penses-tu pas qu`avec cette alerte, ils vont bloquer les voies d`acc鑣 ? �A case of literary theft: this tale is not rightfully on Amazon; if you see it, report the violation.

  Erol s`arr阾a brusquement.

  La jeune femme 閠ait terrifi閑. R関eill閑 des ann閑s apr鑣 la fin de son 鈍e, la voil� jet閑 dans un futur barbare o� elle n`a eu de cesse d`阾re pourchass閑 au moment o� elle mit le pied � la surface.

  � O� irons-nous ensuite, Erol ?

  — O� ? Je n`en ai aucune id閑 ! � paniqua-t-il.

  Son plan avait 閠� Marian depuis le d閎ut. L`閞udit ayant disparu de l`Universit�, son salut r閟idait dans les autres Fondateurs. Mais il d閠estait ces types-l�. Toujours moins que l`Inquisition cependant.

  Apr鑣 avoir contourn� le large tronc vermeil d`un arbre v閚閚eux, Erol et Suzanne arriv鑢ent au parvis de la porte sud des jardins apr鑣 quelques minutes de course � travers la roseraie encore en friche � cette p閞iode de l`ann閑.

  Les hautes grilles n`閠aient jamais gard閑s, car peu de curieux osaient s`aventurer par cette entr閑 situ閑 plus � l`閏art. Pourtant, cette fois, plusieurs hommes arm閟 閠aient positionn閟 au-devant des gargouilles de pierre d閏orant l`esplanade.

  Drap閟 de blanc et marqu閟 du triangle cercl�, les soldats de l`Inquisition tois鑢ent les deux fugitifs. Les masques 閠aient tomb閟. Les serviteurs de la Sainte Maev apparaissaient d閟ormais au grand jour.

  � Mince alors ! Je connais ce symbole, lui chuchota Suzanne.

  — Quoi ? Comment 鏰 ? � s`閠ouffa Erol alors qu`il reprenait difficilement son souffle que la terreur enrayait.

  L`irruption de deux nouveaux ennemis derri鑢e eux lui fit dispara顃re tout espoir et interrompit � la conversation. Il avait 閠� suivi depuis les portes de l`Universit� par les deux m阭es gardes qu`ils avaient d閖� rencontr閟.

  Sans dire mot, les soldats les encercl鑢ent doucement. Ils n`avaient plus aucune chance. Erol n`avait d閟ormais plus qu`� vendre fi鑢ement sa peau. Son regard se posa sur Suzanne et une id閑 lui traversa alors l`esprit. Il pouvait n間ocier. Elle 閠ait d`une si grande valeur.

  � c魌� de lui, Suzanne serrait ses poings. La jeune femme en avait d閏id閙ent dans le ventre.

  Bien plus que moi, se bl鈓a Erol. Depuis quand me suis-je transform� en couard ?

  Il devait se battre. L`arch閛logue porta la main � son fourreau et d間aina. Le combat fut cependant rapidement interrompu.

  Deux cavaliers aux capes d`ivoire d閎oul鑢ent de la roseraie, manquant de peu de renverser les deux fugitifs qui tentaient une perc閑. Aux deux chevaux 閠aient ligot閟 un couple de prisonniers. Ceux-ci, � pied, luttaient pour suivre la cadence impos閑. Ils faillirent tomber sur le sol boueux une fois que les deux acolytes de l`Inquisition se soient arr阾閟 devant Erol.

  L`un des deux cavaliers 閠ait une femme. Une nonne au regard blanc et absent. Elle 閠ait de toute 関idence aveugle et Erol, tout comme Suzanne, s`閠onna de la voir guider un destrier avec tant d`aisance.

  Le second 閠ait diff閞ent. Il rev阾ait une armure d`un acier aux reflets mauves. � sa ceinture 閠ait attach� un immense grimoire de cuir noir ab頼� duquel s`閏happaient plusieurs rubans multicolores.

  D`un geste de la main, il ordonna de d閠acher les prisonniers puis de les maintenir au sol. � ce moment, Erol vit l`imposant collier qui pendait � son cou. Le bijou 閠ait compos� de plusieurs cha頽ons poss閐ant chacun un symbole grav�. Ces derniers r関閘鑢ent ainsi la v閞itable identit� du cavalier :

  Un Juge-Ex閏uteur, pensa Erol. Nous voil� dans de beaux draps avec un bourreau de l`Inquisition dans les pattes.

  Du haut de son cheval couleur bai, le Juge fixait l`un apr鑣 l`autre de ses yeux gris les deux proies qu`il tenait d閟ormais entre ses griffes. L`arch閛logue remarqua aussi que l`individu cachait d`un bandage une tempe ensanglant閑 et � plusieurs secondes d`intervalle, un tic nerveux lui tordit la joue gauche. Il s`exprima cependant sans heurts :

  � Sainte Maev m`en soit t閙oin, vous n`阾es point homme � rendre les choses faciles, Feuerhammer. �

  Il connaissait son nom. Ce ne pouvait 阾re que de mauvais augure.

  Sa l間鑢e barbe poivre ne suffisait pas � masquer son sourire satisfait qui se transforma rapidement en un rictus de victoire.

  � Mais vous voil� enfin devant moi. La traque s`ach鑦e avant m阭e de commencer, poursuivit son interlocuteur sans descendre de son destrier hennissant.

  — De quelle traque parlez-vous ? demanda Erol sur un ton de d閒i.

  — Lorsque nous avons investi ce temple du blasph鑝e, nous avons cependant 閠� navr閟 d`apprendre que son membre le plus illustre 閠ait introuvable. �

  Le Juge devait faire allusion � son mentor.

  � Pourquoi cherchez-vous Marian ?

  — Ma顃re Marian est un technomancien. Un criminel d閟ormais en fuite. Mais � d閒aut de le traduire en justice ce jour, nous allons nous rabattre sur vous.

  — Quel est donc ce d閘it dont je fais l`objet ? J`aimerais l`entendre �, plaida Erol qui savait pourtant pertinemment ce que pouvaient lui reprocher ces fous fanatis閟.

  Fouiller le pass� interdit. Aduler les 阾res inf鈓es qui avaient fait chuter le monde dans les t閚鑒res. L`Inquisition et son 閠ernel refrain. Il ne pouvait supporter plus longuement les mensonges 閔ont閟 de ces maniaques maintenant qu`il avait perc� leur hypocrisie au grand jour.

  � Aussi r閜ugnant que cela puisse para顃re, un march� me semble plus int閞essant, reprit calmement le Juge qui contr鬺ait parfaitement la situation gr鈉e � ses huit gorilles arm閟. Le temps nous est compt�, voyez-vous. � d閒aut& �

  Il se tourna alors vers les deux prisonniers. Puis, le bourreau d閟igna Suzanne. Plongeant son regard d`acier en elle, il donna l`impression de sonder son 鈓e. L`espace d`un instant, Erol eut la crainte qu`elle soit d閙asqu閑.

   � � d閒aut de ne pas vous trancher la t阾e c閍ns pour votre impertinence et vos longs faits blasph閙atoires, la justice de l`Inquisition passera par vos amis �, reprit finalement le Juge.

  Erol resta silencieux. Il avait saisi la main de la jeune femme qui tremblait maintenant de tous ses membres.

  � Je suis ici, en plein cSur d`un territoire hostile et fort belliqueux, qui plus est contre mon gr� sous l`ordre direct de la Sainte, Feuerhammer. Ainsi j`aimerais que nous ne finassions pas. �

  Le Juge le fusilla du regard et poursuivit rapidement apr鑣 阾re descendu de cheval :

  � De cette fa鏾n, qu`阾es-vous all� chercher dans les contreforts du Dammastock ? Qu`avez-vous trouv� en trafiquant grossi鑢ement les archives de ce vieux croulant de technomancien ? demanda le bourreau.

  — Comment ? hoqueta Erol.

  — A fortiori, vous n`avez pas remarqu� que je pose les questions ici. Me voil� d鑣 lors dans l`obligation de r閕t閞er mon interrogatoire : que faisiez-vous l�-bas ? Et qu`avez-vous d閏ouvert ? �

  L`inquisition avait donc bel et bien les connaissances pour acc閐er aux terminaux. Des ing閚ieurs comme le fut autrefois le P鑢e Flumine devaient fournir un travail acharn� pour siphonner les savoirs de l`Universit� au moment m阭e o� ils parlaient.

  � Ce n`閠ait que des ruines ! Des vestiges qui ne menaient � aucune cit� d`or ni � aucune merveille technologique. Juste de la poussi鑢e et des larmes, menti Erol haute voix, de mani鑢e � que l`ensemble du public de ce grotesque proc鑣 exp閐itif entende bien.

  — Allons& vous souhaitez me faire croire 鏰 ? Vous qui d閎arquez ici tambour battant � la recherche de votre Ma顃re ? Tout cet empressement pour des d閠ritus ? �

  Erol devait gagner du temps. L`Universit� prise d`assaut � quelques encablures de la cit� ? Peste que les Fondateurs ne soient pas d閖� en train de pr閜arer une contre-attaque. Les soldats de la Fondation finiraient par arriver avec leurs fusils. Mais, d`ici l�, le Juge ne devait en rien se douter de la particularit� de Suzanne.

  Sans r閜onse de la part d`Erol, la nonne ouvrit enfin la bouche. C`閠ait une voix ang閘ique. Elle 閠ait si pure qu`on aurait pu croire aux murmures des arbres. Et elle semblait si lointaine. Comme si la d関ote appartenait � un monde au-del� de la r閍lit�.

   � Cette dame est plus que particuli鑢e et requiert toute notre attention, Monseigneur �, dit-elle.

  Les yeux laiteux de la nonne scrutaient le corps de Suzanne de haut en bas, sans jamais sourciller.

  � Je me disais bien que ces iris d`azur me paraissaient bien trop singuliers ! � ricana alors le Juge qui mit pied � terre avant de s`閘ancer d`un pas assur� vers la jeune femme.

  Sa main gant閑 de cuir compressa les joues de Suzanne avec une telle force qu`Erol 閠endit presque sa m鈉hoire se briser.

  � Ce ne sont point-l� des ajouts ni un signe de c閏it�, conclut-il apr鑣 son simulacre d`examen. Feuerhammer, vous 阾es d閏id閙ent un homme plein de surprises. O� avez-vous donc d閚ich� un joyau pareil ? �

  Le Juge serrait sans cesse le visage de Suzanne. Erol 閠ait toujours muet. Il sentait le regard d閟esp閞� de Suzanne se poser sur lui. Mais aucune pens閑 n`arrivait � se former correctement. Il 閠ait comme t閠anis�.

  Sous les ordres du Juge qui ne l鈉ha pas sa proie, les hommes de l`Inquisition d関oil鑢ent alors les deux figures encagoul閑s. C`閠aient la biblioth閏aire et Octave.

  � Votre amie au si parfait minois r閐uit cependant d`une place la capacit� du chariot �, poursuivit le Juge, ma顃re du silence de l`arch閛logue.

  Cette fois-ci, Erol s`imposa. Octave allait payer cette aventure de sa vie.

  Le Juge reteint un rictus et l鈉ha enfin les joues de Suzanne qu`il avait marqu閑s de ses bagues orn閑s de pierreries.

  Erol continua sa plaidoirie. Il b間aya p閚iblement :

  � Je ne suis qu`un& pilleur de tombe ! C`est Octave la mati鑢e grise ! C`est lui qui& c`est lui qui a d閏ouvert le complexe sous le Dammastock ! �

  Erol se tourna alors vers son jeune 閘鑦e. Mais Octave, � demi conscient, ne pouvait gu鑢e plus d閒endre son cas. Sa blessure au dos avait provoqu� une fi鑦re qui le rendait l閠hargique.

  � Le petit voleur d`implant est d閖� � moiti� mort et il n`a pas votre exp閞ience, Feuerhammer. �

  Erol n`eut pas le temps de plaider davantage. � peine lucide et aveugl� par le sang coagul� qui avait impr間n� ses yeux, Octave ne vit pas le Juge-Ex閏uteur s`approcher de lui. En chemin, l`un des Paladins lui avait pr閟ent� un court b鈚on d`acier.

   Un cri d閏hira les poumons d`Erol lorsque l`arme s`abattit sur la t阾e de son 閘鑦e. Retenu par un soldat, le corps d`Octave demeura immobile, mais son cr鈔e et son cou pli鑢ent sous le choc.

  Un deuxi鑝e coup fut port�. Puis un troisi鑝e ; arrosant du sang du gar鏾n la cape blanche et le visage du bourreau de l`Inquisition. Emport� par une fr閚閟ie diabolique, le juge martela � ne plus finir ce qui restait de la t阾e d`Octave qui roula sur le sol. � la fin du carnage, il rendit la masse � son propri閠aire avant s`essuyer le front � l`aide de son tabard.

  Erol manqua de s`effondrer sous le choc quand plusieurs coups de feu retentirent. Il crut un instant que c`閠ait la fin de son aventure.

   Les soldats de la Fondation firent une entr閑 fracassante. Arm閟 de fusil et prot間閟 par leurs armures de kevlar ainsi que leurs casques de fer dor�, ils encercl鑢ent rapidement les troupes de l`Inquisition. L`arch閛logue fut m阭e surpris de voir voleter un drone au-dessus de la t阾e du Juge.

   La garde de la cit� 閠ait arriv閑 en grande pompe � dos d`autruche. Mais trop tard.

  Sur son trotteur ail�, le capitaine qu`Erol reconnut jura de tous ses poumons avant de braquer son sabre de cavalerie � quelques centim鑤res du front du Juge qui ne cilla pas une seconde.

  � Blasph鑝e ! Vous n`avez aucune autorit� sur moi, Capitaine. Je vous saurais gr� de baisser votre arme ou votre effronterie sera ch鈚i閑. �

  Sa voix 閠ait rest閑 extr阭ement calme.

  � Partez, bourreau. Ou j`ordonne � mes hommes de vous clouer ici m阭e. �

  Les fusils 閠aient rares et les munitions encore plus. Toutefois, Erol 閠ait au fait qu`ils n`h閟iteraient pas une seule seconde � vider leurs chargeurs dans les entrailles des Paladins.

  Sous ses 閜ais sourcils blonds, les yeux d`un noir de jais du capitaine d閒iaient ceux du Juge qui c閐a enfin.

  � Je pense qu`il est temps pour nous de nous retirer, conclut finalement celui-ci. Sachez que la Sainte Maev sera inform閑 de l`h閞閟ie qui r鑗ne ici. �

  Au son du cor, les Paladins de l`Inquisition prirent cong� non sans une tumultueuse algarade. Vide, le chariot-prison cl魌urait la marche, tir� par des bSufs.

  Arriv� aux grilles, le Juge-Ex閏uteur se retourna pour lancer un dernier regard � Erol. L`arch閛logue avait d閟ormais la certitude que cela n`閠ait que partie remise. Lui, mais surtout Suzanne, s`閠ait attir� les foudres de ces fous dangereux.

  La jeune femme 閠ait en ce moment pris en charge par les soldats. En vol stationnaire, le drone avait d閜loy� un syst鑝e d`assistance respiratoire.

  � quelques m鑤res d`elle gisait toujours le corps d`Octave qu`il ne pouvait faire l`effort de regarder.

   Tout s`閠ait pass� si vite et il avait 閠� tellement impuissant.

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