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CHAPITRE 12 : SUZANNE

L'Empire de Cendres Space Pickle 18555Words 2024-03-27 13:54

  Quand Suzanne se leva, l`astre solaire 閠ait d閖� tr鑣 haut dans le ciel et ses rayons traversaient les voilages de son lit � baldaquin. Ses sens 閠aient engourdis et une migraine lui sciait le cr鈔e. Elle n`avait pas dormi depuis sa nouvelle capture.

  Au pied du matelas quelque chose bougea.

  � Tom ? � demanda-t-elle l`esprit toujours brumeux.

  Il n`y eut qu`en r閜onse qu`un miaulement et une petite frimousse orange apparue � ses pieds.

  � Lee ? �

  Ce qu`elle confondit comme le chat de sa colocataire de Harvard 閠ait � la recherche de caresses et il vint tranquillement se loger sur la poitrine de la jeune femme avant de ronronner bruyamment.

  Suzanne 閠ait encore plong閑 dans son r陃e, dans cet espace infini qu`elle parcourait chaque nuit. L`閚igmatique figure au costume jaune et Tom 閠aient au centre de chacun de ses songes.

  Suzanne connaissait d閟ormais le projet de son ancien amant, des d閠ails l`entourant fusaient, mais il y avait un myst鑢e opaque. Un barrage mental qui l`emp阠hait d`aller plus loin. De comprendre ce que tout cela signifiait.

  � Rams鑣 ? �

  Le chat miaula en retour. Elle entendit un bruit m閠allique. Celui d`une 閜閑 que l`on pose sur un meuble en bois.

  Suzanne se redressa sous ses couvertures. Soudain, le visage de Sileo apparut entre deux pans de voile. Il 閠ait suivi d`une odeur de bacon et de champignon cuits.

  � Bien remise ? Rams鑣& le chat vous a r関eill� ? �

  Le tenancier portait un d閎ardeur rose et un pantalon fuchsia. Sa ceinture de cuir noir 閠ait orn閑 de fleurs d`or et retenait difficilement son embonpoint. Son bras gauche, que Suzanne voyait pour la premi鑢e fois, 閠ait recouvert de c鈈les m閠alliques s`engouffrant dans des durites plongeantes sous son aisselle.

  � Me voici donc de nouveau captive ? Quand comptez-vous me vendre au wet-market le plus proche ? �

  La jeune femme se surprit � appara顃re si agressive. Les paroles d`Erol lui revinrent en m閙oire. Du coin de l`Sil, elle cherchait une arme pour se d閒endre si jamais Sileo tentait le moindre geste. Mais le fr鑢e de l`arch閛logue resta calme. Dans un soupir, il prit position au pied du lit et Rams鑣 s`empressa d`aller le rejoindre.

  � Mon fr鑢e peut 阾re un sot parfois, avoua son h魌e. Sous sa carapace, il demeure cependant un homme juste et bon.

  — Je ne suis qu`une pi鑓e de mus閑 pour lui. Une momie de mille ans qui parle et qui marche, r閠orqua Suzanne.

  — Certainement la momie la mieux conserv閑 qu`il m`ait 閠� tenu d`accueillir en ces murs ! �

  Il sourit puis repris :

  � Mon fr鑢e a remu� ciel et terre pour vous ramener ici saine et sauve depuis le Dammastock. Votre constitution est impressionnante apr鑣 tout ce qui s`est pass�, continua Sileo qui avait lu dans son regard.

  — Remerciez-le pour moi la prochaine fois que vous le croiserez. Il doit 阾re loin � l`heure qu`il est.

  — Il occupe la chambre presque au-dessus de vous, son balcon surplombe votre toit. S`il a d閏uv�, il devrait 阾re en train de se remettre en forme. Ma顃re Marian a en effet 閠� identifi� plus � l`Ouest, � la fronti鑢e de la Francie. En une contr閑 sans lois nomm閑 Trisstiss. �

  Suzanne leva les yeux en direction du plafond. Une chaude brise faisait danser le voile de son lit. Quelques cendres s`infiltr鑢ent � l`int閞ieur. Elle toussa.

  � J`ose esp閞er avoir votre confiance un jour et qu`Erol la regagne aupr鑣 de vous. Cet imb閏ile et moi avons travers� les enfers ensemble, vous savez ? �

  Suzanne prit ses distances. Sileo le remarqua et d`un geste de la main, l`implora de ne pas paniquer.

  � Concernant Marian. Il est certainement le seul interlocuteur de qualit� que vous trouverez en ces terres. Je pense qu`il est important que vous le rencontriez. �

  Il racla sa gorge.

  � Vous pourriez nous 阾re d`une grande aide 閠ant donn� notre situation. Avec l`Inquisition par exemple. �

  Il s`attendait visiblement � une r閜onse de la part de Suzanne, mais la jeune femme pr閒閞a le laisser continuer.

  � Apr鑣, vous, et vous seule, d閏iderez de ce que vous voulez faire. �

  Sileo marqua une nouvelle une pause avant de se lever. Il ajusta ce qui ressemblait � une moustiquaire autour de la plus grande fen阾re de la chambre. Puis, toujours en silence, Rams鑣 le chat roux sur les talons, il alla chercher le pichet d`eau qui reposait sur la commode en bois. Juste � c魌�, une assiette d間ageait le doux parfum qui 閠ait parvenu au nez de la jeune femme quelques instants auparavant. Sileo remplit l`un des gobelets de m閠al et le lui tendit.

  � Erol m`a dit que Marian 閠ait un technomancien. Savez-vous de quoi il s`agit ? L`autre fou avec sa nonne en parlait aussi. �

  Sileo sourit.

  � Vous devez 阾re famili鑢e avec 鏰, commen鏰-t-il en pr閟entant sa proth鑣e. En plus ou moins bon 閠at, ils permettent toujours de faire des choses 閠onnantes. Ce bras par exemple, pourrait soulever un bSuf. �

  Sileo gonfla ses biceps. Le membre grin鏰 et cracha une volute au niveau du coude.

  � Proth鑣es et implants 閠aient tr鑣 courants � mon 閜oque.

  — Oui. Aujourd`hui n`ont surv閏u que les plus simples � entretenir. G閚閞alement des mod鑜es russes ou asiatiques. Ceux qui am閘iorent l`audition, la force, la vue parfois. La chirurgie s`av鑢e souvent d閟astreuse et& la peste bionique n`est pas une tr鑣 belle chose � regarder. �

  Suzanne ne pr閒閞a pas approfondir le sujet sur cette nouvelle forme de peste.

  � Quel est le lien entre les implants et les technomanciens ?

  — Les technomanciens ont pouss� le vice des ajouts plus loin. Certains n`閠aient plus que des cyborgs sans 鈓es. Il y en avait une v閞itable arm閑 alors que le monde n`閠ait toujours que cendre et fureur. C`閠ait une mauvaise p閞iode, une d閟astreuse 閜oque, Suzanne. Les choses se sont tass閑s jusqu`� ce que la poudri鑢e explose de nouveau. � la suite de ces 関閚ements, nous avons vu 閏lore la Fondation, mais aussi l`Inquisition.

  — Et Marian en serait un ?

  — Oui. C`est 間alement l`une des raisons pour laquelle il ne quittait jamais l`Universit�. � Renaissance nous sommes plut魌 technophiles comme vous avez pu le constater. En dehors de ces murs, c`est une autre histoire. �

  Sileo donna � manger un morceau de viande s閏h閑 � son chat. Elle s`aper鐄t que ce dernier poss閐ait des pattes arri鑢e m閏aniques que le tenancier tapota de ses doigts.

  � Je vous parlais des ajouts qui am閘ioraient les sens ou les capacit閟 physiques. Toutefois, Marian est l`un des rares � d閠enir un ajout lui ouvrant un nouveau sens ou plut魌& Un diff閞ent royaume.

  — Expliquez-vous. �

  Rams鑣 閠ait revenu se poser sur ses genoux. Sileo tendit le bras et se mit � le caresser de ses doigts naturels.

  � J`aurai du mal � y appliquer des mots. Disons que les technomanciens sont des cyborgs qui ont acc鑣 � un autre monde. Comme si leurs esprits 閠aient fusionn閟 avec le ciel. �

  Il plissa les yeux.

  � Je suis d閟ol� ma description doit 阾re tr鑣 confuse.

  — Non& non pas du tout.

  — Imaginez-vous voyager � travers le temps et l`espace � votre guise. Dans ce royaume fant鬽e, vous 阾es le roi. Le dieu. Et vous tenez le monde des mortels, ce monde& continua Sileo en tapotant les montants du lit. Au creux de votre main.Unauthorized reproduction: this story has been taken without approval. Report sightings.

  — Je pense savoir ce que vous voulez dire. �

  Parlait-il des syst鑝es d`orientation que proposaient les implants neuronaux ? Ou bien arborait-il la question du cyberespace que peu contr鬺aient encore � mon 閜oque. Il fallait un talent tr鑣 particulier, songea Suzanne.

  Sileo avait obtenu ce qu`il avait cherch�. Elle le vit dans ses yeux lorsqu`une 閠incelle s`alluma soudain.

  � Vous poss閐ez ce don ? Je veux dire& si une personne aujourd`hui devait le ma顃riser, ce serait bien vous. �

  Suzanne remarqua � quel point l`histoire de Marian et des technomanciens lui tenait � cSur.

  � On appelait 鏰 le cyberespace, lui expliqua la jeune femme. Un r閟eau de communication interplan閠aire supportant le net. C`閠ait le royaume des corporations et des IA.

  — Et certains humains y avaient acc鑣 ? Comme les technomanciens ?

  — Oui. En r閍lit�, bien tout le monde avait acc鑣 � la surface du cyberespace baptis� l`internet. Se rendre plus profond閙ent n閏essitait de& le terme courant 閠ait de � plonger �. Toutefois, l� encore, nous pouvions peu interagir. Les hommes pouvaient se br鹟er les ailes dans cet oc閍n de donn閑s.

  — C`est bien dommage. �

  Elle se souvenait que son implant lui permettait d`afficher une interface suppl閙entaire par-dessus la r閍lit�. Mais, une fois encore, celui-ci 閠ait rest� muet.

  � C`est pour cela que nous poss閐ions des interconnexions. Certains implants dialoguaient avec le cyberespace et offrait de naviguer sur internet.

  — 莂, je connais, avoua Sileo. Mais le cyberespace n`est donc toujours qu`un r陃e inaccessible pour un simple tenancier am閘ior�. �

  Il y avait de la tristesse dans sa voix.

  � Vous pouvez rester ici tout le temps que vous d閟irez. Et l`ensemble de mes serviteurs est � votre disposition.

  — Je ne voudrais pas abuser de votre hospitalit�, Sileo.

  — Vous me paierez en belles histoires mill閚aires. C`est avec plaisir que je souhaite continuer cette conversation avec vous. �

  Il se leva finalement et tira les voiles du lit � baldaquin.

  Suzanne 閠ait dans une pi鑓e diff閞ente de la derni鑢e fois. Celle-ci 閠ait extr阭ement luxueuse. Il y avait un bureau, des fauteuils en cuir, une salle de bain priv閑 avec un immense bac en bois en guise de baignoire. Enfin, les murs 閠aient tapiss閟 de biblioth鑡ues remplies � ras bord de livres.

  � Comme un vieil ouvrage vaut bien un beau discours, je vous invite � profiter de votre repos pour rattraper le temps perdu, continua son h魌e juste avant de prendre au hasard un livre de la collection la plus proche de l`entr閑. Sherlock Holmes ? Comme vous les voyez, certains remontent � bien avant la catastrophe.

  — Celui-l� date de bien avant ma naissance. La plupart des livres de mon 閜oque 閠aient sous format num閞ique& dans des ordinateurs, dit Suzanne.

  — Oui c`est ce que j`ai cru comprendre. Navrant. Nous avons pu en sauver si peu. Vous en trouverez quelques-uns sur le disque dur noir dans le coffre-fort en dessous de la table de chevet. Je demanderais � l`un des serviteurs de vous faire parvenir un poste informatique fonctionnel. Cela prendra certainement quelques jours, malheureusement. �

  Sileo prit la direction de la porte qu`il ouvrit doucement. Suzanne lisait en lui qu`il aurait aim� rester discuter avec elle. Rams鑣 en profita pour s`engouffrer � l`ext閞ieur et le tenancier se tourna de nouveau vers elle.

  � On m`attend dans les cuisines. Si vous promettez de ne plus vous enfuir, nous pourrons retourner au march� vous faire d閏ouvrir autre chose qu`une biblioth鑡ue mal rang閑. �

  Il lui adressa un clin d`Sil et disparut dans le couloir.

  Apr鑣 s`阾re habill閑, Suzanne se rapprocha du rebord de la fen阾re. Cette derni鑢e donnait sur une rue anim閑. Une bourrasque, charg閑 de ses 閠ernels flocons jaunes, lui caressa le visage. Sous son voile ocre, le soleil descendait vers l`Ouest.

  Apr鑣 s`阾re d閎arbouill� avec le fond d`eau subsistant dans le pichet. Elle pianota le long des 閠ag鑢es de la plus grande biblioth鑡ue. Les livres avaient 閠� rang閟 en diverses cat間ories. En Science se distinguaient de vieux trait閟 de physique, un ouvrage sur l`閘evage des vaches qui datait d`une 閜oque pr閏閐ant les fermes � prot閕nes, des manuels de chimie ou des journaux de math閙atiques. La section Histoire comptait plus de recueils. Tous remontaient d`avant le cataclysme comme l`int間rale sur les guerres napol閛niennes ou un curieux dictionnaire des hommes politiques bulgares 閏rit en espagnol. � c魌� du bureau se tenait une plus petite 閠ag鑢e avec des livres de fiction ou des bandes dessin閑s japonaises au go鹴 douteux.

  Mais l� n`閠ait pas le plus cocasse. Pr鑣 de la fen阾re, d`autres rayonnages, plus discrets, comportaient une collection h閠閞oclite. Tout en haut 閠ait clou� un label en laiton indiquant � Fiction ou Histoire �. Visiblement Sileo ou les historiens avant lui n`avaient pas r閡ssi � trancher sur la v閞acit� des informations contenues dans ces derniers. Suzanne sourit quand elle vit que parmi les livres les moins ab頼閟 figuraient des Comics Books.

  Finalement elle d閏ida de profiter de l`apr鑣-midi au calme pour am閘iorer le classement orchestr� par Sileo, car absolument rien ne couvrait la fracture temporelle qui la s閜arait de son 閜oque. Quand elle eut termin�, un serviteur lui apporta une assiette constitu閑 de fromages, de pain et l間umes noirs saupoudr閟 de champignons cuits � la vapeur. Elle fut ravie de ne plus retrouver de chair de cafard s閏h閑.

  Suzanne appr閏ia son repas en parcourant un vieil ouvrage � la reliure de cuir. Ce dernier englobait la cr閍tion de la Fondation. Il avait 閠� 閏rit en italien, mais elle le parlait couramment.

  L`emploi du temps de la jeune femme resta le m阭e au cours des jours suivants. Chaque matin et chaque soir, des serviteurs apport鑢ent de quoi manger pendant qu`elle 閠udiait.

  H閘as, la promesse de Sileo concernant une nouvelle visite de la cit� tardait. Le ma顃re des lieux profitait de ses brefs moments de pause pour lui rendre des visites de courtoisie. Il fut d`abord fort d殓u d`apercevoir sa collection de comics rel間u閑 au rang de simple fiction, mais cependant tr鑣 satisfait du travail de Suzanne.

   Souvent press�, le gentilhomme abusait du peu de temps � sa disposition pour s`entretenir avec elle. Leurs conversations 閠aient courtes, mais Suzanne avait appris � s`en contenter. Elle en savait d閟ormais plus sur le fonctionnement de la cit� et les grands bouleversements qui avaient r間i la r間ion depuis l`Armageddon.

  Sur ce dernier, m阭e Sileo ne poss閐ait, � son plus immense regret, que tr鑣 peu d`information. L`Europe avait 閠� au bord de l`anarchie. Les derniers jours de l`humanit� ont 閠� secou閟 par des conflits et des guerres civiles un peu partout. La plupart des services avaient 閠� paralys閟 par des virus informatiques que revendiquaient des groupes de pirates, des cyberactivistes voire m阭e des puissances 閠rang鑢es.

  Les habitants des Hautes-Terres ignoraient aussi compl鑤ement ce qui avait pu se produire sur les autres continents. Des livres elle apprit cependant que de nombreux r閒ugi閟 d`Orient avaient fui un continent rendu st閞ile apr鑣 ce qu`elle d閏rivait comme une titanesque pluie de feu. Ils avaient maintenant 閠abli des villes c魌i鑢es autour de la M閐iterran閑, dont la technocratie de Shandalaar ou le port franc de Mina` Alramal. L`Am閞ique, elle, 閠ait rest閑 muette depuis mille ans.

  Tom. Ton magnifique plan aurait-il 閏hou� ? L`humanit� se serait-elle 間org閑 avant que le programme ne puisse 阾re achev� ? se demanda-t-elle en feuilletant une archive de journaux relatant les derniers 関閚ements de le la terre de ses souvenirs.

  Chacune des feuilles avait 閠� envelopp閑 dans un fin film plastique. L`ouvrage n`avait pas 閠� consult� depuis si longtemps que celles-ci se d閟agr間eaient d閖� par endroit, laissant 閏happer les pages prisonni鑢es. L`une d`elles fut d`ailleurs la cible de Rams鑣, le chat de Sileo, post� au pied du lit � l`aff鹴 de la moindre catastrophe � provoquer.

  � Rams鑣 ! 莂 suffit ! � cria Suzanne en lui arrachant la page multicentenaire des griffes.

  Le monstre roux feula puis partit bouder pr鑣 de la fen阾re depuis laquelle s`engouffrait le bruit des 閙eutes qui agitait la ville depuis la veille.

  � Compte les 閠oiles, Rams鑣. L�-bas au moins je suis s鹯e que tu ne feras plus de b阾ises �, le gronda-t-elle en essayant de r閜arer les fac閠ies de l`animal.

  Puis on frappa � la porte.

  � Oui ? � demanda Suzanne qui ne reconnaissait pas l`habituelle annonce de Sileo.

  Il entra un tr鑣 jeune gar鏾n simplement v阾u d`un pagne. L`enfant r閍lisa une r関閞ence et lui tendit d`une main m閏anique un terminal d`ordinateur.

  � Merci. Tu as besoin de quelque chose ? � manger ? �

  Le petit sourit et tourna les talons avant de dispara顃re par la porte.

  � Curieux garnement �, conclut Suzanne avant d`ouvrir le coffre-fort pour en sortir le disque dur.

  Ce dernier 閠ait tr鑣 endommag� et fit griller l`ordinateur quand elle l`ins閞a directement dans l`un des socles pr関us � cet effet.

  Suzanne n`en d閙ordit pas. Des couverts, elle couvrit le manche de ruban adh閟if qui maintenait maladroitement le bo顃ier du poste informatique. Puis, elle entreprit la r閜aration des microscopiques connectiques. En � peine une demi-heure, le disque dur et l`ordinateur fonctionnaient parfaitement. Mais sans connexion au cyberespace.

  Le disque externe contenait des dizaines de milliers de fichiers vid閛 ou photographiques. La plupart 閠aient malheureusement corrompus. Suzanne parvint � isoler des sauvegardes de sites d`actualit閟. Certains articles traitaient de politique europ閑nne et am閞icaine relatant le fiasco de quelconques n間ociations sur le climat. D`autres parlaient de technologie avec les r閏ents progr鑣 sur le clonage ou divers vaccins devant contrer la multiplication des grippes asiatiques. Enfin, un sujet du journal de Harvard discutait des dangers de l`IA ou encore de la transcendance et abordait certains travaux de la Lionheardt Corporation.

  Intrigu閑, Suzanne cliqua sur le lien hypertexte relatif au sujet. Son champ de vision se couvrit d`un voile noir comme si elle 閠ait devenue soudainement aveugle. La vid閛 se lan鏰 subitement au coin de son Sil tandis que plusieurs lignes d`informations glissaient de droite � gauche. Son implant temporal venait en fin de compte de se remettre en marche et il lui fallut plusieurs minutes pour s`y habituer.

  Quelle chance ! Et avec 鏰, le net et son cyberespace sont donc bien toujours actifs !

  Sur le clip figurait un homme qu`elle reconnut aussit魌. Sans son costume jaune, l`individu � la peau d`閎鑞e, le myst閞ieux visiteur de ses r陃es irradiait de bonheur aux c魌閟 d`autres scientifiques en blouses de laboratoire qui, eux, ne souriaient pas.

  Il y avait aussi un grand homme tr鑣 maigre � la peau blanche. Ses pommettes saillantes faisaient ressortir ses yeux mauves. On aurait dit J閞icho. Mais en beaucoup plus jeune. Ce qui n`avait aucun sens, car l`homme de main de Tom 閠ait un robot.

  Un peu en retrait se dressait 間alement un immense logo en b閠on de la Lionheardt Corporation et, derri鑢e eux, se tenait l`entr閑 d`un complexe. Un complexe situ� sous une montagne que son interface identifia comme le Dammastock. L� o� Erol l`avait d閏ouverte. Le centre du Josias-01.

  D閟ormais connect閑 au r閟eau, Suzanne le fouilla pour solliciter la base de donn閑s de la Lionheardt. Le cyberespace s`emp阾ra quelques minutes sans parvenir � obtenir quoi que ce soit. Ses codes d`acc鑣 lui furent refus閟 et rien ne faisait mention du Josias sous le Dammastock. Pour le cyberespace comme internet, c`閠ait un centre de recherche ordinaire.

  C`閠ait toutefois un bon d閎ut et Suzanne esquissa un sourire face � cet espoir naissant. Des investigations plus pouss閑s pouvaient commencer. Enfin, elle pouvait chercher Tom.

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